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DE LA REINE DE NAVARRE.

imuni 21. —— A MON COUSIN, M. LE MARESCHAL DE MONTMORENCY.

Lyon, 18 novembre (1524). Mon cousin, depuis le partement de Sansac’n’est survenue aulcune chouse par deçà, qui soit d’escripre, il n’est encore question que de la maladie de cette princesse, est datée du 15 septembre. La réponse de l’évêque de Meaux, écrite lorsque madame Charlotte était déjà morte, ne porte aucune date ; mais la lettre qui vient immédiatement est du 26 septembre. Par conséquent, le Roi perdit sa seconde fille du 15 au 26 septembre 1524. Elle mourut à Blois.

Voici quelques passages de la réponse de l’évêque de Meaux à Marguerite

« Bonne est la mort qui nous donne paix, qui est repos et tout

« bien au monde pressuré [de] travail et tourment ! Bien heureux qui « en est dehors (hors du monde) et par ce n’est à plaindre, mesme «  ment ayant pour guide innocence, qui jamais ne abandonna madame « Charlotte, par elle conduite jusques au cabinet secret où est le lict « de l’époux, sursemé de innombrables fleurs et odeurs, auquel repose « avec son amy, qui vous commande, madame, ne l’esveiller par pleurs « ne gémissemens… Je cuide surentendre des glorieux meri «  tans, onéreux consolateurs, qui présumans consoler, regretteront la « mort de la bonne innocente, et diront estre grand dommage (comme si Dieu estoit ung ignorant !) d’avoir esté sitost surprinse (390, verso)…… Madame Charlotte n’est à plorer sinon par

ceuls qui n’ont Dieu devant les yeux, ou ne désirent le bien d’elle, aveuglez par propre amour en terrestres *. Les absalonites fault plaindre (hélas ! le monde en est plain !) qui ne veulent pas permettre leur père régner en et sur eux. etc. » (P. 392, verso.) (Voyez sa vie dans BRANTÔME, Ilommes illustres, LXXXVII.) CC

CC CE

( « 

  • Sans doute il faut lire tenebres, on peut être inauque-t-il un mot après ter-

restres ?