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DE LA REINE DE NAVARRE.

le pouvoir tel en vostre deslivrance comme vous plaist le m’escripre, car l’une des choses de ce monde que

plus j’ay désirée et désire, c’est de veoir une bonne et seure paix d’entre l’Empereur et vous. Monseigneur, vos bons amis et alliés congnoissent que ce seroit le grant

bien de toute la chrestienté et le repos de vos deux magestés. Et s’il est possible que ainsy il peust advenir, je ne doubte, Monseigneur, que ne parveniés à vostre désir de liberté, pour laquelle, en ensuyvant ce qu’il vous plaist m’en mander, ay escript à madame la Régente, pour avoir un saufconduit pour le personnaige’que doibt envoyer vers l’Empereur. Et pouvés estre seur que à moy ne tiendra vous donner à congnoistre la voulenté que j’ay de vous Y faire

service. Mais, monseigneur, comme il vous plaist dire que j’ay tout pouvoir en cest aſfaire, semble que

vous vous y pouvés trop mieulx ayder que moy, parce que, je suis bien seure, avés affaire à ung prince si vertueux et bon, que en chose que sera raisonnable ne serés refusé. Par quoy en bonne espérance vous y faire quelque bon service, comme celle qui veult tousjours demourer

Vostre très humble, MargueRITE. [F. Béth., nº 8471, fol. 137. Copie.] il me

C’est elle-même, mais elle n’a garde de se nommer.