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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES 28. — A M. MON BON COUSIN, LE COMTE SIGISMOND DE HAULTE-FLAMME’, DOYEN DU GRAND CHAPITRE DE STRASBOURG. vous

t Le 24 juin 1525.

Celuy dont les œuvres nous sont aussy connues que sa puissance, sagesse et volonté nous sont célées, veuille vous faire récompense de

sa grace pour celle

que mous avez faile de si bonne et vrave amour, de visiter la mère et la fille, pauvres veures, et non sans affliction ; par où vous faites voir de quel esprit vous estes animé. Mais nous vous prions de tenir et croire que vostre lettre nous a esté très agréable. Aussy avons nous résolu de suivre vostre conseil, pour autant que le père de tous les hommes nous y sera propice. Car Sigismond de Hohenlohe (de haute-flamme), chanoine d’Augsbourg, et doyen du grand chapitre de Strasbourg, avait embrassé les opinions de Luther, et travaillait à les répandre. Il publia, en 1525, à Strasbourg, le Livret de la Croix, en allemand ; reimprime à Leipsig en 1748, avec des notes et des Pièces justificatives d’où j’ai tiré ces lettres.

Le comte de Hohenlohe avait pris la peine de les traduire en allemand an fur et à mesure qu’il les recevait. Les originaux sont perdus, ainsi que les traductions, hormis les quatre lettres que je donne ici. Une note du comte indique que la lettre ci-dessus est la première qu’il reçut de madame d’Alençon. J’ai essayé, pour éviter les disparates, de retraduire ces lettres en me servant des expressions et des tours familiers à Marguerite, surtout dans sa correspondance mystique avec l’évêque de Meaux. L’alleniand paraît avoir été calqué fidèlement sur le français, mais l’édition est si horriblement défigurée par une ponctuation ridicule, que je ne réponds pas d’avoir toujours retrouve le vrai sens de la phrase.