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DE LA REINE DE NAVARRE.

mettre ou lieu où elle faict tant de besoing, [et] vous avoir, mon cousin, en sa saincte garde, Vostre bonne cousine, MARGUERITE. [F. Béth., n° 8769, fol. 33. Dictée. ] 35. —--— AU MÊME.

c’est (De Tolède, octobre 1525.) Mon cousin, quelque mine que l’on me fasse, si sont ils sy estonnés, que ne sçavent que dire ! Je ne crains

que la longueur ; mais dites au Roy en luy présentant ma lettre, que je treuve leur estrangeté sy piteuse, qu’ilz me donnent bonne espérance. J’espère ce soir despescher devers luy pour l’advertir de la conclusion que nous avons prise, et sur cela attendre son bon plaisir ; vous asseurant que si j’avois affaire à gens de bien et qui entendissent que que d’honneur, je ne m’en soulcierois ; mais c’est le contraire. Chascun me dict qu’il aime le Roy, mais l’expérience en est petite. Le principal est de sa santé, puisque Dieu la luy donne bonne, je vous prie, ne craignés d’ung petit temporiser, car pour retourner à Madril devers luy et pour revenir icy, cela n’est riens, car j’espère que en ces dissimulacions ilz se raviseront. Croyés qu’il y a icy ung chancelier qui est d’étrange sorte’. Mais quoy qu’il en soit, leurs menaces et paGattinara. « L’empereur conclut enfin le traité de Madrid, si onereux à la France, que Gattinara, son chancelier, refusa généreusement de le sceller. Ce fut l’empereur qui, ayant pris froidement les sceaux, scella lui-même l’acte. » (DREUX DU RAVIER, IV, 44.)