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DE LA REINE DE NAVARRE.

58. — AU MÊME. Guadalaxara (21 ? novembre 1525). Mon cousin, je suis arrivée en ce lieu de Goadelafara ’, où j’ay trouvé une compaignie fort aſſectionnée et ennuyée de veoir le Roy là où il est, quy ne m’a esté peu de plaisir de rencontrer de mes semblables. Vostre lettre y est venue bien à propos, car la bonne comtesse a esté très aise de veoir que le Roy se porte bien. Je n’ay encores vu la fille ne la niepce. Au regard des hommes, ils ne sont pas icy ; toutesfois cela u’a empesché que je n’y aye esté bien receue. Au demourant, pensant qu’il seroit bien d’avoir quelques blancs du Roy pour les emplir selon que l’on aura affaire, à ceste cause,

vous le supplierez de m’en envoyer une douzaine, dont je luy tiendray bon compte ; quy sera la fin de ma lettre, espérant bien tost vous veoir. Priant Dieu, mon cousin, vous donner ce que désire (Marguerite, au lieu de signer, continue de sa main :) S’il est bon, vous dirés au Roy que le duc a esté adverti de la court, que, sus tout ce qu’il désire complaire à l’Empereur, qu’il ne parle à moy, ny son fils. Mais les dames ne me sont défendues, à quy je parleray au double. Je n’eusse jamais pensé veoir compaignie sy affecsiomvée, quy n’a esté grande consolacion ! Je ’A Guadalaxara, chez le duc de l’lalantado. · Blancs scings

3 De l’Infantade,