Page:Marguerite de Navarre - Lettres, éd. Génin, 1841.djvu/22

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NOTICE

dons pas mieux, Marguerite et moi, son humble défenseur. Quand on est sûr de produire au procès des pièces victorieuses, on ne peut que gagner à un examen sévère et approfondi. Seulement nous supplions les juges de n’apporter dans cette cause aucune prévention d’aucun genre, aucune partialité préméditée. Cela nous suffit.

Marguerite de Valois, que quelques-uns appellent aussi Marguerite d’Orléans, naquit à Angoulême, le 11 avril 1492, de Charles d’Orléans, comte d’Angoulême, et de Louise de Savoie. François, son frère, qui fut roi de France, était de deux ans plus jeune qu’elle, étant né le 12 septembre 1494[1].

Marguerite fut élevée avec sévérité par « une très-exquise et vénérable dame, en laquelle toutes les vertus, l’une à l’envie de l’autre, s’estoient assemblées, » mais dont Charles de Sainte-Marthe, à qui j’emprunte ces paroles, ne nous apprend pas le nom[2]. Tout porte à croire que c’était madame de Châtillon, dont le mari

  1. « Elle nasquit soubs le 10e degré d’Aquarius, que Saturne se séparoit de Vénus par quaterne aspect, le 10 d’apvril 1492, à dix heures du soir, au chasteau d’Angoulesme ; et feut conceue l’an 1491, à dix heures avant midy et dix-sept minutes, le 11 de juillet. Les bons astrosites pourroient là-dessus en faire quelque composition. » (Brantôme, Dames illustres.)
  2. Charles de Sainte-Marthe, oncle et grand-oncle des auteurs