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DE LA REINE DE NAVARRE.

48. – A M. MON BON COUSIN, LE COMTE SIGISMOND DE HAULTE-FLAMME’. Paris, le 9 mars 1526. pas d’aider

J’ay reçeu en Espaigne l’une de vos lettres, et l’autre quand j’ay de nouveau prié avec ma mère, qui ne m’ont donné peu de consolation, et me sont une grande cause de suivre le chemin de la vérité, auquel vous me croyez plus advancée que je ne le suis. Mais j’espère que celuy qui, malgré tous mes démérites, vous inspire de moy cette opivion, daignera en moy aussy accomplir son œuvre. A quoi vous ne refuserez par

vos bonnes prières. Sur ce que vous me demandez et témoignez de vostre désir de venir en France, le porteur de ceste lettre vous dira les heureuses nouvelles qu’aujourd’huy j’ay receues. Et puisque vous voulez voir le pauvre prisonnier que

le Seigneur tout puissant après l’avoir abbattu a voulu délivrer, je vous conseille de venir à la fin de mars, ou au milieu d’apvril, qui en sera la véritable saison, car nous espérons que trouverez alors tous vos amis rassemblés. Je ne vous remercierai pas du secours que vous faiet Dieu

par moyen, à tous ses serviteurs, car il vous en réserve la récompense bien plus précieuse que ne seroient mon remerciement ou mes louanges. Et de cela suis-je asseurée, veu l’esprit qui tes,

vostre Cette lettre, la 49° et la 51°, sont traduites de l’allemand. (Voyez la note sur la lettre 28, p. 180.)