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LETTRES INÉDITES

le Roy LETTRES INÉDITES

par la vive foy vous unit à vostre seul chef, et vous faict diligemment départir de votre assistance à tous ceux qui en ont besoin, principalement à ceux qui sont unis en l’esprit et en la foy. Mais dès que

sera revenu en France, il enverra vers vous, et vous recherchera à son tour. J’espère aussy de l’infinie miséricorde de Dieu, que pas vostre secours la parole de vérité sera entendue. Au commencement, comme vous pouvez penser, il y aura quelque travail. Mais Dieu est Dieu, il est ce qu’il est, non moins invisible qu’incompréhensible, dont la gloire et la victoire sont si spirituelles, qu’il est le vainqueur lorsque le monde le croit vaincu. Je suis seure que l’entendez assez, par quoy feray mieux de m’en taire que d’en parler. Je désire vous voir pour l’apprendre de vous. Vostre bonne cousine, MARGUERITE. 49.

AU MÊME. —

(Paris), le 11 may 1526. La paix du Seigneur, qui surpasse toute volupté et que le monde ignore, soit donnée à vostre cueur si abondamment que

nulle contrariété ne le puisse aftliger.

Je remercie celuy qui de son propre mouvement et sans s’arrester à nos démérites donne la paix où il veult, pour les nouvelles que j’ay receues de vous, pour vostre vertu, et la persistance de la grace divine en