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DE LA REINE DE NAVARRE.

dame. Ce m’est renfort si bon contre nos longues traictes, que continuant, comme vous le m’escrivez, je ne saurois rien trouver difficile, ne faire journées qui me sceussent travailler. J’espère estre en dix jours à Blois, car ayant passé la disnée de demain, qui est de ce lieu de Barbezieux à Chasteauneuf, l’on m’a asseuré d’estre hors des mauvais chemins, et que je pourray encores croistre mes journées. Et croyez que j’ay ici aſſaire à ung homme qu’il ne fault point solliciter, car il n’a débat à ses gens, sinon quand il arrive de trop bonne heure au logis, et gagneroit volontiers le devant qui le vouldroit laisser faire, afin que Madame cogneust son obéissance et le désir qu’il a de luy faire service. S’il vous plaist, attendant nostre arrivée, nous secourir de leurs nouvelles, vous ferez merveilleusement grant plaisir à celle qui de très bon cueur vous vouldroit faire, et qui supplie le Créateur vous donner le bien que pour soy vouldroit, de Barbezieux, le dimanche au soir xie jour de janvier’, Vostre bonne tante et amye, MARGUERITE.

(F. Béth., nº 3551, fol 26. Dictée.] · Le 12 janvier est tombé un dimanche en 1525, en 1528 et en 1554 Le titre de grand-maitre donné à Montmorency exclut la première de ces trois dates ; la mention faite de Madame, qui mourut en 1551, exclut la dernière ; reste celle du milieu, 1528, quoiqu’il puisse senibler étrange que Marguerite, accouchée le 7, se trouvât le 12 en chemin pour un long voyage.