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DE LA REINE DE NAVARRE.

82. — A MON NEPVEU, M. LE GRANT-MAISTRE. (Blois, juin 1530.)

Mon vepven, je ne vous puis dire l’aise que j’ay eue d’avoir veu par vostre lettre la seureté de la délivrance de Messieurs, car elle est sy très grande, que mere et enfans n’eussent peu sentir une plus grande consolacion ; je supplie Nostre Seigneur qu’il le vous rende par bien toust vous envoyer telle et sy bonne délivrance de ma niepce que nous tous vos amys le désirons. J’attends demain icy ma tante, quy s’en va au secours comme bonne mère ; mais, à ce que je pense, elle’ne pourroit aller sy toust d’ung mois que moy, et sy, croy que je pourroy aller jusques à la fin de ce mois ; par quoy j’espère que vous serés encores à son accouchement, que, je croy, ne sera sans passer par icy, au moins je m’y attends bien ! vous priant, mon nepveu, en attendant, quant les affaires vous pourront donner loisir, me vouloir escripre seulement comme il vous va ; et soyés seur que sy toust que je seray à bout de ma grosseur, ne faudray vous en advertir, estant asseurée qu’il y en aura peu de plus ayses que vous sy j’en eschappe en santé, comme tant le m’avés donné à congnoistre. Pour ma revanche, je une souhaite à l’accouchement de nostre femme, pour 1 a L’aise.

Elle, madame de Montmorency, ne devait acconcher qu’un mois après la reine de Navarre. 17