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DE LA REINE DE NAVARRE.

Narbonnaise, in’a mis devant les yeux le cours de ses estudes et l’iniquité de la fortune, par laquelle il se plaint, si vostre altesse ne le secourt, d’estre arraché aux arts libéraux, et par force destourné vers d’autres arts auxquels par nature et par voulente il respugne

fort. Car il désire uniquement parachever l’estude de l’éloquence et des sainctes lettres, en laquelle il est entré avec bon espoir de succès ; mais pauvreté le saisit au collet, pour ainsi dire, et l’entraisne hors de ceste noble carrière. Mais il a résolu de souffrir toutes les extremités avant que d’y renoncer. Or, il estime que tous les gens le titre

de François ont leur naturelle espérance en vostre altesse, comme en quelque divinité. Aussy a-t-il résolu de se réfugier à vostre altesse, et la supplie de venir libéralement au secours de ses estudes. Vostre altesse treuve icy l’occasion qu’elle désire. Je ne pense pas que vostre piété ait besoin de plus de paroles, et aussy trop de paroles ne me siéent point. Je crois debvoir ajouter seulement que ce génie me semd’estude ayant

de la reine de Navarre, ainsi que l’atteste une lettre de cette princesse. » C’est probablement une erreur ; l’auteur de l’article aura voulu parler de la lettre de Mélanchtou ? Baduel fut professeur à l’Université de Paris, puis recteur du college des Arts, que François Ier établit à Nimes (1539). Six ans après la mort de la reine de Navarre, en 1555, Baduel cnibrassa le calvinisme et se retira à Genève, où il fut ministre. La liste de ses ouvrages, tous écrits en latin et vantés pour le mérite du style, se trouve dans l’Histoire littéraire de Genère, par Sennebier. L’Éloge funèbre de Florette de Sarra (Oratio funebris in funere Florcitæ Sarrasiæ habita, 1542), est dédié à la reine de Navarro, qui avait particulièrement aime ceste Florette.