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DE LA REINE DE NAVARRE.

que j’escripvois au Roy ; et le vous voulois adresser, mais il n’a pas voulu, de peur que je vous mandasse sa vie au vray, par laquelle pouriés voir que ce n’est point moy qui l’ay retenu si longuement. Je m’en voys maintenant par eau à Cléry, où, comme vous savés, la Roine est demeurée pour ung grant reume, qui l’a contrainte prendre aujourd’huy médecine. Si vous m’en demandés la cause, c’est l’envye qu’elle a de voir son mary qui l’empesche qu’elle n’a voulu confesser son mal, jusques à ce que n’en peust plus porter. Vous entendrés aussy l’estat où est l’affaire du mariaige de monsieur de Saint-Pol’; encores que le sieur Lyvye me prie de le vous recommander, je ne vous en diray aultre chose sinon que vous veuilliés suivre vostre bonne coustume, qui est ne faillir jamais à vos amys, et mettre à bonne fin les choses qui par vous sont commencées, dont ceste-cy en est une telle que vous la congnoissés. Vous priant, mon nepveu, que les triomphes ne triomphent sur la souvenance de ceste compaignie, et quelquefois prendre le loisir de mander de vos nouvelles, dont jamais n’aura petit contentement Vostre bonne tante et amye, MARGUERITE.

[F. Béth., n° 8562, fol. 34. Auto.] . Voyez les lettres précédentes.

  • Montmorency, par intérêt pour M. de Saint-Paul, s’efforçait de le

porter à ce mariage, et de vaincre son amour pour une autre que madenoiselle d’Estouteville.