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DE LA REINE DE NAVARRE.

vous maine une bande de bons hommes et bien espérimentés. Il a sy bonne envye de faire son debvoir, que, pour la congnoissance que j’ay de luy et de sa bonne voulenté, je vous ay bien voulu par ceste lettre prier l’avoir

pour recommandé. Il n’y a que luy de la maison de Foix dont je vous ouse proumettre que le Roy tirera bon service ; quy m’a faict vous prier, pour l’amour du chef de la maison, l’avoir en vostre bonne protecsion, et je m’en voys voir sa bande à Nismes, où je voudrois aussy bien trouver les Basques et en tel ordre et de tels hommes. Je suis sy courroucée contre eux, que en lieu de les excuser, j’ay envye vous prier les pugnir, car il n’y a nulle raison en leur affaire. J’espère les trouver bien toust ; je croy que leurs vérités. Le roy de Navarre qui estoit près de Toulouse, s’en est retourné à Grenade’, les faire partir. Il en a tant d’ennuy, qu’il voudroit n’avoir jamais veu les capitaines, veu les faultes qu’ils ont faict, qui sera pour fin de ce fascheux propous ; priani Nostre Seigneur, mon nepveu, vous donner aussy

bonne et longue vie et santé que de bon cueur la vous désire Vostre bonne tante et amye, MARGUERITE. [F. Béth., nº 8550, fol. 5. Auto.] leur diray

1 Grenade, village de la llaute-Garonne. Le roi de Navarre était gouverneur de Guyenne. Il faisait une levée de quatre mille fantassins. « Le Roy ordonna qu’on fît une levée de quatre mille hommes de pied, qui seroient prêts à tout évènement, et y envoya le roy de Navarre, son lieutenant-général et gouverneur audict pay’s de

Guyenne. » (Du BELLAY, Ann. 1536, p. 453. Éd. Pelitot.)