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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES bonne vie et longue que la vous désire, comme mère à enfant,

Vostre bonne tante, mère et vraye amye, MARGUERITE.

[F. Béth., n° 8550, fol. 45. Auto.] > 129. — AU MÊME’.

(Amboise, fin d’août 1536.) En ce lieu d’Amboise m’a aporté vostre lettre le général de Normandie " ; en ce lieu je vous en foys responce, et vous envoye une ensaigne 3 aussy mal faite que je craingnois qu’elle le fust. Mais la suffisance de ce porteur est telle qu’elle en fera l’office que je ne puis faire, car je confesse qu’elle est très mal de l’intelligence. Il vous en rendra meilleur compte que moy mesmes car il y peult mieulx. Adjoustez que je ne saurois penser. Aussy, mon nep· Le commencement de cette lettre paraît manquer. Peut-être aussi, dans le désordre de sa douleur, la reine de Navarre a-t-elle omis la formule de début à laquelle d’ordinaire elle ne manque jamais.

On lit, dans le texte original:en ce lieu de ce poupitre d’Amboise, ce qui n’offre aucun sens. On a pu remarquer combien Marguerite était étourdie quand elle écrivait elle-même; sans doute elle aura oublié d’effacer de ce poupitre, qui se rapportait à une autre pensée. Il s’agit dans cette lettre de la mort du dauphin François, arrivée à Tournon, le 10 août 1536, et attribuée à un empoisonnement dont Montécuculli fut jugé l’auteur.

? Le lieutenant-général de Normandie, Thomas Boyer.

3 Une peinture de notre état. La reine Éléonore se trouvait à Amboise avec Marguerite, quand la nouvelle de cette catastrophe v parvint.