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DE LA REINE DE NAVARRE.

131.-A MON NEPVEU, M. LE GRANT-MAISTRE. venant

(Brest ou Châteaubriant ? Hiver de 1536.) Mon nepven, le désir que j’ay de sçavoir de vos nouvelles me faict estre importune d’escripture, estant asseurée que vous escuserés tousjours les faultes par

affeccion. J’escrips à M. de Jully quelques propous que Lartigues a aportés de La Rochelle. Je vous prie, voyés l’audace ou folie du seigneur dont il est question ! Je ne m’en puis tenir de m’en plaindre à vous, comme à celuy quy est moy mesmes. Aussy, mon nepveu, il fault que je vous die que M. de Chasteaubriant’et moy ne faisons icy, à nostre repous, que incessamment penser aux alfaires où vous estes, quy sont en train d’estre ou les pires ou les meilleures quy feurent oncques ; car vous sçavés que l’honneste tour que a faict le roi d’Escosse de venir en ce royaulme en telle amour reté qu’il démonstre avoir au Roy, engendrera une grant envie et soupessons à l’Anglois ; d’aultre part, la perte de l’Empereur, dont il en sent despit, luy fera chercher tous moyens, jusques à aimer ses enneà et

seu· Jean de Montmorency-Laval, seigneur de Châteaubriant, mari de la célèbre Françoise de Foix, laquelle vivait encore à l’époque où la reine de Navarre écrivait cette lettre. M. de Châteaubriant était gouverneur de la Bretagne.

• Voyez la lettre 128, et la note p. 529.