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LETTRES INÉDITES

ung coup de 346

LETTRES INÉDITES dré, pour vous prier penser que M. de Bourdeaux se plaint de demeurer seul, et luy semble qu’il ne tient qu’au roy de Navarre qu’il n’ait ce qu’il demande, dont le roy de Navarre ayant faict son debvoir de supplier le Roy, ou d’y envoyer quelqu’un ou d’y aller luy mesmes, voyant

le peu

d’ordre qu’il y a eu jusques icy, en a eu tant d’ennuy que je ne luy en ouse parler, veu qu’il n’est pas en estat de rien servir. Par quoy je vous prie, mon nepveu, vouloir satisfaire à M. de Bourdeaux, et envoyer celuy qu’il plaist au Roy quy y aille, car le temps vous presse, et l’empereur n’a désir

que de faire une surprise. Je vous ai dict souvent que

le roy

de Navarre n’a lieu quy

vaille poing, et sy n’a mis nul ordre en ces pays, car en son absence, il estoit difficile, sans faire un grant bruit de guerre, que le Roy n’a voulu estre faict, que les estats d’Espaigne ne feussent tenus. Par quoy il me semble que sy vous ne pourvoyez à Bayonne et Dax, ce cousté là est bien foible, quelque petite armée que ce soit. Je vous prie, mon nepveu, y vouloir penser, car je m’adresse à vous congnoissant combien vous avés à cœur ce quy touche le bien du Roy et du royaulme, de quy vous estes tel servicteur et sy suffisant, que l’on vous peult dire sans compaignon, et me pardonnerés sy je vous tiens tant à lire, mais vous sçavés que

la matière le requiert, et aussy que à vous seul

s’adresse de tous ses affaires Vostre bonne tante et vraye amye, MARGUERITE. F. Béth., n° 9127, fol. 3.1