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DE LA REINE DE NAVARRE.

136. AU MÊME. (Saint-Cloud, juin 1537.) Mon

nepveu, de

peur de vous empescher, j’ay escript par deux fois à Yzarnay l’estat de la maladie du roy de Navarre, dont je n’ay eu nulle response ; mais ayant entendu, par lettres escriptes à quelques ungs de ceste ville, que le Roy s’est trouvé mal trois ou quatre jours, et que, Dieu

mercy, il est guéry et party du lieu où il estoit, je ne me puis garder de me plaindre à vous de vous mesmes de ce que vous n’avés commandé à quelqu’un de le m’escripre. Je m’attendois tousjours à Yzarnay, mais craingnant que vous l’ayiés occupé en aultre chose, je vous prie bien fort, mon nepveu, ordonner à Bertereau ou à Estienne que, par tous ceulx quy viendront en ceste ville, ilz me mandent de la bonne santé du Roy et de la vostre. Car

sy Dieu ne donne mieulx au roy de Navarre, j’ay peur que de quinze jours il ne soit prest à partir d’icy, pour ce que sa fiebvre, qui jusques au cinquiesme a esté continue, et que à ce matin je pensois du lout dehors, après digner luy est un peu reprise, avecques douleur de teste, quy me faict craindre la tierce, de quoy encores j’ay cause de me contenter le voyant hors du dangier où je l’ay veu pour quatre jours. Croyés, mon nepveu, qu’il a sy grant regret de ne pouvoir estre en lieu où il fasse service au Roy, que je ne luy ay ousé monstrer ce que ce porteur apporte de M. de Bourdeaux, dont j’escrips bien au long à M. de Sainct An-