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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES tesfois, Monseigneur, il me dit qu’il vous plaisoit que j’attendisse madame d’Estampes, et que je n’allasse point sans elle devers vous, et d’aultres propos qui ne sont point fascheux ; et me dit que

le roy

de Navarre avoit charge de l’amener, et qu’il me diroit plus au long vostre voulenté. Qui feut l’occasion que je demeuray le jeudy et le vendredy, ce que je n’eusse faict. Le

roy de Navarre vint au matin, et madame d’Estampes au soir, qui me dit que vous luy aviez escript qu’elle me vinst trouver, pour aller ensemble. Je deinanday au roy de Navarre si vous luy en aviez rien commandé ; il me dist qu’il n’en avoit jamais ouy parler. Croyez, Monseigneur, que je ne suis sans grant peine, car vous sçavez les propos qu’il vous pleut me dire au partir, tant d’elle que de celuy qui par vous le me commandoit’. Et puis le roy de Navarre me dit n’en avoir nulle messaige, et de moy, je nulle lettre de vous ne de nul des vostres, et je sçay que jamais vous ne voulustes que je menasse nulle compaignie, ny en Bretaigne, ny ailleurs, qu’il ne vous ait pleu le m’escripre.

Craignant en vous cuydant obéyr vous offenser, je dis à elle, à Longueval, que vous m’aviez permis aller pour

l’affaire du roy de Navarre, et que je n’avois nul commandement de vous aller en aultre compaignie, et que d’entreprendre une telle chose de mon authorité sur celles qui sont à la Royne’, j’aurois peur qu’elle le n’en ay

• Il paraît que François Ier avait communiqué à sa sœur ses soupçons sur madame d’Étampes et le comte de Longueval. • Madame d’Étampes était dame d’honneur de la Reine. Cette in