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DE LA REINE DE NAVARRE.

me DE LA REINE DE NAVARRE. 349

trouvast mauvais et que cela nuysit à l’affere pour lequel j’allois. Mais que je vous en escriprois, et que après avoir receu vostre commandement, je ne craindroys personne de ce monde ; ce qu’elle me dit estre bon. Et nous en allons droict à Boulogne, où elle viendra après moy. Et si c’est vostre vouloir que je fasse ce que me dit Longueval, je l’attendray là où j’auray vos nouvelles ; vous suppliant, Monseigneur, de toutes choses en quoy il vous plaira que je vous serve, faire l’honneur que je l’entende de vous, ou de ceulx que vous estimez ; car quoy que ce soit, sans regarder la qualité du commandement, je vous obéyrai : mais il ne vous desplaira point si en toutes choses et pour qui que ce soit, je demande lettres de vous ; car jamais je n’ay peur de faillir mais que je sois seure de vostre voulenté ; et si, j’ay tant veu de mensonges, que je ne croiray qu’en vostre escripture, à laquelle obéira jusques à la mort vostre tres humble et tres obeissante subjecte et mignonne’. [F. Béth., n° 8546, fol 102. Dictée.] digne favorite gouverna le Roi pendant plus de vingt ans. Elle donna à ses trois frères des évêchés, à ses deux sœurs de riches abbayes. Elle vendit à Charles-Quint le secret des opérations de l’armée française. L’invasion de la Champagne par les Impériaux, qui faillirent menacer Paris ; le honteux traité de Crépr, furent l’ouvrage de cette belle duchesse. — Après la mort de François Ier elle fut exilée par les intrigues de Diane de Poitiers. Celle-là, du moins, ne trahissait que son amant. Madame d’Etanipes languit dans une obscurité si méprisée, qu’on ne sait pas l’année précise de sa mort. • Cette lettre n’a aucune signature. On lit au dos, de la même main

que le

corps de la lettre : Double d’une lettre escripte au Roy par

la royne

de Navarre.