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DE LA REINE DE NAVARRE.

envoyasse sa fille et de mes femmes ; ce qu’il n’a voulu. Mais je y en envoirai, car la diligence et la despense qu’il a faicte

pour la retirer de prison, m’a faict doubter qu’elle n’a pas tout ce qu’il luy seroit mestier. Je ne veux oublier de vous dire que sy je me congnoissois aussy bien au mesnaige comme j’ay trouvé heau l’ouvraige du Roy, tant en son pressouer que en sa vigne, j’en ferois une bien longue lettre, car il me semble qu’il n’est possible de veoir édifice pour

l’occasion plus magnifique et plaisant. Sy nous sommes encores icy, nous irons faire ces vendanges quy seront bonnes, car les raisins sont bien bons. Sy vous assuré-je bien que pour nous ayder à guérir la Royne et madame la Daulphine’, quy à ce matin a pris son quart accès de sa quarte, y fera tout ce quy sera en sa puissance

Vostre bonne tante et amye, MARGUERITE. [F. Béth., nº 8550, fol. 33. Auto.) 143. – AU MÊME.

(Fontainebleau, septembre 1537.) Mon nepveu, à ce matin que

madame la Daulphine debvoit avoir sa fiebvre, je la suis venu veoir, et l’ay trouvée sans nul mal, faisant aussy bonne chère qu’il est possible. Quelque aultre mal luy est pris, quy est sa parfaicte guérison. La Royne a tousjours un peu de fiebvre et continuelles sueurs,

tant en sa fiebvre que sans l’avoir ; que Catherine de Médicis, mariée à Henri, duc d’Orléans (1533).