Page:Marguerite de Navarre - Lettres, éd. Génin, 1841.djvu/394

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
374
LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES sins font courir. Au demeurant, après avoir faict ce qu’il luy semble nécessaire pour le service du Roy, nous ne faisons que passer nostre temps. Mademoiselle de Caulmont et la séneschale de Caulx doibvent revenir à ces Rois. Mademoiselle de Clermont arriva samnedy dernier, qui n’a point apporté de mélencolie. Elle se loue fort de madame de Clermont sa belle mère ; vous le pouvez dire au comte et à la comtesse de Vertus’que vous irez visiter de ma part, et direz à la comtesse qu’il me desplaist bien de quoy elle a ceste vilaine maladie" ; toutesfois que je l’ay eue la plus grosse qui fut jamais, et s’il est ainsi qu’elle l’ait prinse, que l’on m’a dict, je vouldrois estre près d’elle pour luy garder son tainct, el luy faire que j’ay faict ; toutesfois que j’escrips à maistre Jehan Goinret. Je pense que avant que vous aiez ma lettre, que madame d’Estampes sera retournée, à laquelle je suis seure que vous ne fauldrez de dire les propos que je vous ay tenus. Je vous prie que vous la hantez le plus que vous pouvez, car vous sçavez bien qu’elle a vostre compaignie à gré, et en cela vous ferez pour vous et pour moy. N’obliez à luy dire que j’entends très bien qu’elle est occasion de toute la consolation que j’ay, et contez luy comme vous avez trouvé le Roy si bien disposé pour mes affaires qu’il n’est possible de mieulx, à quoy vous estimez que les propos qu’elle a tenus de moy ont merveilleusement servy, et l’asseurez 1 François de Bretagne, comte de Vertus, avait épouse Charlotte de Pisseleu, sœur de la duchesse d’Étampes. La petite-vérole