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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES voulenté qu’il vous a pleu y avoir. Mais, Monseigneur, si en cest estat ne vous puis faire service, je m’en voys devers vous pour obéir à tous les commandemens qu’il vous plaira me faire, et feusse plus toust partie, n’eust esté la grant envie que j’avois de veoir Chambort, que j’ay trouvé tel que nul n’est digne de le louer que celuy qui l’a faict, qui, par ses œuvres parfaictes, faict admirer sa perfection. Vous merciant très humblement, Monseigneur, de ce qu’il vous plaist, que j’aye ma part [ en ] la veue de Fontainebleau, ce que j’avois bien deslibéré, encores que vous eussiés faict vostre Nouël à Paris. Mais je loue Dieu dont vous Y demeurés jusques

là, car voir vos édifices sans vous, c’est ung corps mort, et regarder vos bastiments sans ouïr sur cela vostre intencion, c’est lire en esbryeu’. Mais puisque j’auray ce bien de vous y veoir, je fortifieray mes yeux, mon cueur et mon entendement, pour voir, sentir et entendre de vous seul le seul contentement que sauroit ny pourroit espérer de toutes créatures Vostre très humble et très obéissante subjecte et mignoune, MARGUERITE. [F. Béth., n° 8507, fol. 93. Auto.] "C’est lire de l’hébreu.