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DE LA REINE DE NAVARRE.

ay désiré, qui est une des choses de ce monde dout j’ay aultant d’envye, comme j’ay prié le sieur de Arambure vous dire. Pour ce que je sçay qu’il est entièrement vostre, ay parlé à luy tant privéement, que je suis seure qu’il vous saura mieulx dire mon afecsion que mon escripture, de laquelle, pour donner lieu à sa parole que je vous prie de tenir pour la mienne, ne vous en dira plus, mais va prier Nostre Seigneur, mon nepveu et bon fils, vous donner aultant de parfaict contentement que, comme mère pour enfant, vous en peult désirer Vostre bonne tante et vraye amye, MarguerITE. [F. Béth., nº 8549, fol. 21. Auto.] 157. — AU ROY, MON SOUVERAIN SEIGNEUR. (1547.)

Monseigneur, la lettre qu’il vous a pleu m’escripre et les bons propous que vous avés daigné tenir de moy au vis-comte de Lavedan me donnent tant de contentement, que je ne sçay comment assés très humblement je vous en puisse mercyer, ne prier le tout puissant le vous rendre par une longue et très heureuse vie ; mais je vous confesse, Monseigneur, que je suis la plus obligée servante que vous ayés à vous aymer, honorer et obéir ; car, oultre ce que je y suis tenue par nacture avant vostre naissance et par l’amour qu’il vous a pleu tousjours me monstrer, encores plus maintenant que je tiens de Dieu par vous, Mon-