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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES 165. — AU MÊME.

Mon nepveu, pour ce que ce porteur vous sçaura bien dire la cause pour laquelle le roy de Navarre l’envoye devers vous, ne vous en ſeray longue lettre, mais bien vous veux-je prier de penser que le roy de Navarre vous porte telle affecsion, que vous ne luy pourriez faire plus grant plaisir que de luy donner moyen de la desclairer, alinque chacun entende que ce qui vous touche lui touche, et ceux quy sont contre vous, sont contre luy. Et combien, mon nepven, que ce ne soit riens ny chose digne d’en parler, veu que, Dieu mercy, vous estes en l’estat où ils ne vous pourroient nuire, sy me semble-il qu’il est nécessaire de sçavoir dont le tout est venu ; car je vous jurerois bien pour M. de Rodetz’, qu’il aimeroit mieulx mourir que d’avoir souſſert telle lettre en son paquet. Ceux qui ont faict ce bon tour et l’envoyer au roy de Navarre, en sauroient bien faire ung

pire ; par quoy est besoing les desclairer tout hault meschans, car je ne puis penser que ce ne soit invencion d’amiral", quy a tant de gens désespérés, qu’ils ne font que chercher quant ils ne pourroient nyer, au moins à brousler. Mais ils ont mal choisy de ce cousté, car je suis seure que vous ne doubterés point que M. de Rodez ne vous soit parfaict servicteur, et le roy de Navarre le meilleur amy que vous aurés Georges d’Armagnac, évêque de Rhodez. — De Brion, rival de Montmorency dans la faveur du Roi ? 2