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DE LA REINE DE NAVARRE.

jamais, et s’il estoit aultrement, ne le vous voudrois asseurer ; vous priant, mon nepveu, en user comme de vostre propre frère, et vous rendrés la plus contente que pour celle heure sauroit estre Vostre bonne tante, mère et amye, MARGUERITE. [F. Béth., n° 9127, fol. 7. Auto.] 166. · AU ROY, MON SOUVERAIN SEIGNEUR. Monseigneur, il vous a pleu me faire tant de bien et d’honneur de m’avoir escript par Beaufils, qu’il n’est en ma puissance de vous en savoir assés très humblement mercyer ; mais je prie Nostre Seigneur vous rendre le contentement que vous m’avés donné en ce que plus vous désirés. Monseigneur, nous attendons d’lieure à aultre à savoir la conclusion que prendra celuy que nous vous advons mandé par l’Estang, pour ce que je pense que ce sera le millieur service que nous vous avons fait icy. Je serois bien heureuse si Dieu me faisoit la grace, pour la peine que ce m’a esté de perdre si longuement vostre vue, que à mon retour vous puissiés trouver agréable ce que nous avons fait par dessà, car nostre fin n’est que de vostre service. Et pource, Monseigueur, que ce porteur, médecin de M. le cardinal de Tournon, par lequel il a envoyé visiter sa seur, a veu tout ce quy est digne d’escripre de ce pays, et est plus suffisant pour vous en rendre compte que ma lettre, (car il y a des choses où il se congnoist mieux que

moy, que je luy ay dictes et monstrées,) s’il vous