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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES plaist, après l’avoir ouy parler, commander quelque chouse, vous serés bien toust obéy ; et encores sans commandement foys chercher ce que je trenve estrange par les montaignes pour vous en porter, car vous savés, Monseigneur, que le désir de faire chose qui vous soit agréable est le plus grant que puisse avoir

Vostre très humble et très obéissante subjecte MARGUERITE.

(F. Béth., n° 8557, fol. 9. Auto. ] et seur,

167. — AU ROY. Monseigneur, le bon visaige que j’ay trouvé à M. le Daulphin, la santé, la grace et les propous me contraignent ne laisser pour le rapport que vous en fera ce porteur, de vous asseurer que je ne le veis oncques en millieur estat, et me semble en si peli

de temps y avoir trouvé si grant amendement, que jespère et croy fermement que ce sera un segond vous mesme, qui est la perfecsion où tous ceulx qui vous aiment le désirent voir. Il me donna à souper, et ne tint pas à m’offrir son liet que je ne couchasse en sa chambre, et nous fit une chère si bonne, avecque’s façon et contenance tant honneste, qu’il semble en vostre absence vous vouloir contrefaire d’audace et de gracieuselé. Je prie Nostre Seigneur luy en donner la moy, l’heur de pouvoir avitant mériter la vostre que vous m’avés donné de seureté d’y estre, sans nul mérite, sinon celuy que Dieu a le plus agréagrace, et à