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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÉME. sujet : « Les vertus supérieures, la piété éclairée « et la sagesse de cette princesse sont trop bien « établies

pour le croire. » Et, à l’appui de son opinion, il invoque le témoignage de Bayle : Bayle s’élève avec beaucoup de justice en cet < endroit (à l’article Navarre), et en quelques « autres, contre les auteurs de ces ouvrages que « Juvénal appelle historias peccare docentes, où a la femme la plus vertueuse, à l’aide de quel «  ques

faits détachés, est travestie en héroïne de « roman, c’est-à-dire avec tcutes les foiblesses qui « font l’âme de ces prétendues héroïnes ^. » On voit dans ce passage comment et par qui s’est établie la réputation de galanterie de la reine de Navarre. Cette princesse a été décriée à bonne intention

par des auteurs très-décriés eux-mêmes, mais qui ont prévalu à la longue, parce qu’ils étaient aux mains de tout le monde, et parce que beaucoup de gens, même des plus instruits, apprennent l’histoire dans des romans ou dans des histoires romanesques, plutôt que de puiser aux sources.

Marguerite, depuis son retour d’Espagne, était informée de ce qui touchait son frère par un des compagnons d’infortune du Roi, Jean 1 Mémoires et Anecdotes, t. IV, p. 30.