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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

Si ces offres furent secrètes, comme tout paraît l’indiquer, cet article révélerait dans François ſer un égoïsme et une déloyauté bien opposée au caractère dont il aimait à faire parade. Ce ne serait pas au reste le seul trait de sa vie qui pût autoriser de pareils soupçons. Il est certain qu’il abusa jusqu’à la tyrannie de l’affection dévouée de Marguerite et d’Henri, par exemple, quand il leur ôta leur fille unique, Jeanne, pour la faire élever au Plessis-lez-Tours, selon les convenances de sa politique. Qu’eût fait de pis Louis XI ?

Avant d’aller plus loin, il importe de dire un mot de la famille du roi de Navarre, afin de rendre claires les relations de parenté dont Marguerite parle souvent dans sa correspondance.

Jean d’Albret avait eu de Catherine de Foix six enfants. L’aîné, Charles, périt en Italie dans l’expédition de 1528, où fut tué Lautrec.

Henri était le second, né en 1503.

Des quatre filles, Anne fut mariée au comte d’Estrac, fils du comte de Candale.

Isabeau épousa monsieur de Rohan.

Catherine ou, suivant la forme espagnole, Quitterie, se fit religieuse à Prouille, en Languedoc. Elle passa ensuite à Fontevrault, et mourut à Caen, abbesse de la Trinité.

Marie, la dernière fut aussi religieuse, mais je