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NOTICE

neveu, rendit un édit portant création d’une place gratuite de maître dans chaque métier ! Mais cette joie fut de courte durée : le petit prince ne vécut que deux mois. Marguerite était dans son duché d’Alençon lorsqu’elle apprit la mort de son fils. La pieuse résignation de la Reine se manifesta publiquement d’une façon assez singulière : Elle fit chanter un Te Deum, et afficher en différents endroits de la ville ces paroles tirées du livre de Job : Le Seigneur l’avoit donné, le Seigneur l’a osté.

C’est précisément à cette époque que, sans égard pour la douleur du roi et de la reine de Navarre, François Jer s’empara de leur fille unique, la princesse Jeanne d’Albret, âgée de deux ans, pour la faire élever au Plessis-lez-Tours. Il voulait se réserver le droit exclusif de disposer d’elle, et craignait, dit-on, par-dessus tout que ses Voyez Pièces justificatives, nº VIII. Sainte-Marthe, Oraison funèbre, p. 35. 3 J’ignore sur quoi se fonde mademoiselle Vauvilliers, lorsqu’elle assure, dans son Histoire de Jeanne d’Albret, que Marguerite fit élever sa fille dans la religion protestante. D’abord François Ier ne l’eût point permis ; ensuite il est notoire que Marguerite donna pour précepteur à sa fille le poëte Nicolas de Bourbon, trèsbon catholique ; enfin la chanson que chanta Jeanne à la naissance d’Henri IV, est en l’honneur de la Vierge, et c’était un souvenir d’enfance de Jeanne. Cette dernière remarque a été faite par Leclerc et Joly, cités dans Bayle. Z 2