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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULEME. garde des patrenotres de M. le connétable, et le sobriquet de capitaine Brúle-bancs, rapportés par Brantôme, suffisent pour

donner une idée de sa piété farouche ; toutefois cette piété ne l’empêcha pas de s’accommoder avec les Coligni, quand il y trouva son compte ?. On a vu tout à l’heure un exemple de son ingratitude ; il joignait à ce vice une cupidité sans bornes. En 1549, M. de Montmorency, rentré en faveur, possédait onze emplois, valant ensemble quatre-vingt-dix mille livres, et le roi et la reine de Navarre ne touchaient qu’une pension de vingt-quatre mille livres chacun 2. Le cumul, comme on voit, n’est pas d’invention moderne. Dans l’automne de 1531, une épidémie terrible ravagea l’Ile-de-France. Louise de Savoie, qui était malade à Fontainebleau, voulut se faire transporter à Romorantin, mais elle ne put aller jusque-là : elle mourut à Grez, village du Gâtinais, à cinquante-quatre ans. Princesse, sa fermeté politique avait sauvé le royaume ; femme, sa coquetterie surannée l’avait mise à deux doigts de sa perte. Elle fut ambitieuse, habile et dissimulée ; au demeurant, la meilleure des mères. LONGUERUANA, I, 201.

Voyez, Pièces justificatives, nº IX, l’état des pensions et gages de 1549.

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