Page:Marguerite de Navarre - Lettres, éd. Génin, 1841.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
77
SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULEME. taché à Francois I", et vouloir lui faire expier l’éclatante prospérité du commencement de son règne. A partir de 1536, année où le dauphin périt d’une mort prématurée, dont le temps n’a fait qu’épaissir le mystère, François I" se vit sans relâche en butte aux coups de la fortune, et sa santé perdue à jamais les lui rendait d’autant plus sensibles. Ses armes ne furent plus heureuses qu’une fois, à Cerisoles ; encore la ligue de l’Empereur avec le roi d’Angleterre lui fit-elle perdre le fruit de cette victoire. L’envahissement simultané de la Champagne et de la Picardie fut pour lui et pour son royaume une humiliation et un danger pires que la défaite de Pavie et la captivité en Espagne. Outre le jeune comte d’Enghien, le vainqueur de Cerisoles, enseveli, pour ainsi dire, dans son triomphe, François I", aussi malheureux que le fut depuis Louis XIV, perdait ses enfants l’un après l’autre. Sa fille Madeleine mourut quelques mois après son heureux mariage avec le roi d’Écosse (15374), et le duc d’Orléans, le plus chéri des fils du Roi, et le plus semblable à son père, fut emporté en trois jours par la peste (7 septembre 1545). La mort d’Henri VIII avec lequel François Voyez aux Pièces justificatives, nº X, l’épitre (inédite) que Marguerite composa à l’occasion de ce mariage. 1