Aſſemblez, pour le cas parfaire.
Et qu’ilz ſoyent tous diligents
Sans pitié, ſans craindre à mal faire.
A vous ſeul ie remets l’affaire,
Qui plus au fonds du cœur me touche ;
Dont la douleur qui me fait taire,
Par grand deſpit ferme ma bouche.
Sire, i’entens bien ton vouloir,
Auquel le mien du tout s’accorde ;
Puis que i’ay de toy le pouoir,
Nully n’aura miſericorde.
Car quand en mon cœur ie recorde,
Qu’vn autre que toy veult regner,
De mort cruelle, & ſale & orde
I’ay grand deſir de l’estrener.
Gardez vous bien d’estre gaignez
D’argent, de crainte, ou de pitié.
De leur ſang nous ſerons baignez
En les couppant par la moitié ;
Crainte n’aurons, ne amitié
A nul, & rien n’eſpargnerons.
Si le Chriſt eſt bien chastié
Par nous, aſſez nous gaingnerons.