Que leur Chriſt ſoit peu venir en auant,
Dont content ſuis en la vie mortelle,
Puis qu’en viuant i’ay mys ſa vie au vent.
Helàs, helàs, helàs, helàs,
Qui confortera ce cœur las,
Ce corps affoibly de douleur,
C’eſt eſprit priué de ſoulas,
Tous ſes cinq ſens liez au laz
Ineuitable de malheur ?
Vous qui me voyez ſans couleur,
Et demandez l’occaſion,
Làs, mes enfans pleins de valeur
Sont periz par occiſion.
Qui donra à mon chef des larmes
Pour pleurer ces cruelz alarmes,
Dont mes yeux ſeront les ruiſſeaux ?
Qui m’apprendra ſuffiſans termes
Pour regretter non les enfermes,
Mais les morts tant plaiſans & beaux ?
Vous qui cas piteux & nouveaux
Pleurez, venez moy ſecourir,
Et voyez que ces desloyaux
Tous mes enfans ont fait mourir.
Ma voix bien hault ie fais ouyr
En Rama ; non pour reſiouyr