Page:Margueritte - À la mer, 1906.djvu/65

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dans les escaliers, les portes rouvrant et claquant, les jupes de Gabrielle aperçues envolées sur ses chevilles moulées de bas noirs, où un pointillé de broderie montrait un jour de peau, les pépiements d’oiseau de Nénette courant en tous sens et se heurtant à tout, la grosse voix d’Archer, criant : « N’oublie pas mes mouchoirs ! » la bonne manquant de se casser le cou dans l’escalier, enfin le roulement d’une voiture s’arrêtant devant la porte. Archer reparut, tenant une valise d’une main, un ballot de l’autre, tout solennel et gonflé d’importance :

— Thérésine, — dit-il à Mme Janville, — je vous confie Gabrielle et Nénette. — Je te les confie aussi ! — fit-il avec une grâce magnanime en s’adressant à Albert qui commençait à trouver qu’on ne s’occupait pas assez de lui, et que cette marque de confiance toucha.

— Adieu, fit Archer, et il embrassa Mme Janville et Nénette, tendit la main à Albert.

— Mais il nous accompagne, — dit Gabrielle, qui avait échangé sa robe ouverte contre un vêtement montant et chaud. — Si tu crois que je veux revenir toute seule dans la voiture, pour avoir peur ? Ma bonne Thérésine, voulez-vous veiller à