Page:Marie Stuart - Vers authentiques de la reine Marie Stuart, 1884, éd. Malinowski.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 7 —

Fais l’aspirer à l’éternel bonheur.
Donne, Seigneur, donne moy patience,
Amour et foy, et en toy espérance,
L’humilité, avec dévotion
De te servir de pure affection.
Envoye moy ta divine prudence,
Pour empescher que peché ne m’offence.
Jamais de moy n’es longue vérité,
Simple douceur, avecques charité.
La chasteté, et la persévérance
Demeure en moi, avec obéissance.
De tous erreurs, Seigneur, préserve-moi,
Et tous les jours, Christ, augmente la foy
Que j’ay receu de ma mère l’Eglise,
Où j’ay recours pour mon lieu de franchise,
Contre peché, ignorance, et orgueil,
Qui font aller au perdurable deuil.
Permets, Seigneur, que tousjours mon bon ange
Soit pres de moy, et t’offre ma loüange,
Mes oraisons, mes larmes, et souspirs,
Et de mon cœur tous justes désirs.
Ton S. Esprit sur moy face demeure.
Tant que voudras qu’en ce monde je dure.
Et quand Seigneur, ta clemence et bonté
M’oster voudra de la captivité,
Où mon esprit réside en ceste vie,
Pleine de maux, de tourmens et d’envie,
Me souvenir donne moy le pouvoir
De tes mercis et fiance y avoir,
Ayant au cœur ta passion escrite,
Que t’offriray au lieu de mon mérite.
Donques, mon Dieu, ne m’abandonne point,
Et mesmement en cest extresme poinct,
A celle fin que tes voyes je tienne,
Et que vers toy à la fin je parvienne.
Sa vertu m’attire,
MARIE STVVARTE.