Page:Marie de France - Poésies, éd. Roquefort, II, 1820.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112
POÉSIES

FABLE XVI.

D’un riche Hume qui nurrisseit un Chiennet[1].

Dun Hum riche truvuns escrit
Qu’il nurrisseit un Chien petit ;
Suventes feis od li jua
E uns siens Asnes l’esgarda.
En sun curaige entendeit bien[2]
Ke tuit li autre aiment le Kien
[a]Pur le Segnur ki tant l’ameit,
E avoec lui s’esbanoieit[3].

  1. La Fontaine, l’Ane et le petit Chien, liv. IV, f. 5.
    AEsop, f. 216.
    Phaedr. append. Burm., fab. X.
    Romul. Nil., lib., f. 15. Asinus Domino blandiens.
    Anon. Nil., fab. 17.
    Vincent. Bellovac.
  2. Dans sa pensée il voyoit bien que tout le monde caressoit le petit chien par l’amitié que lui portoit le maître de la maison.
  3. S’amusoit, se réjouissoit.
Variantes.
  1. Pur lur, segnur qu’il nurrisseit,
    Et qui o lui se deduiseit.