Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/172

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épouser, et qui en conclut que je ne dois aimer qu’elle, parce qu’apparemment elle en use de même.

FRONTIN

Eh ! peut-être qu’elle ne vous aime pas.

ROSIMOND

Oh peut-être ? il fallait le soupçonner, c’était le plus sûr ; mais passons : est-ce là tout ce qu’elle vous a dit ?

FRONTIN

Elle m’a encore demandé si vous aimiez Hortense.

ROSIMOND

C’est bien des affaires.

FRONTIN

Et j’ai cru poliment devoir répondre qu’oui.

ROSIMOND

Poliment répondre qu’oui ?

FRONTIN

Oui, Monsieur.

ROSIMOND

Eh ! de quoi te mêles-tu ? De quoi t’avises-tu de m’honorer d’une figure de soupirant ? Quelle platitude !

FRONTIN

Eh parbleu ! c’est qu’il m’a semblé que vous l’aimiez.

ROSIMOND

Paix, de la discrétion ! Il est vrai, entre nous, que je lui trouve quelques grâces naïves ; elle a des traits ; elle ne déplaît pas.

FRONTIN

Ah ! que vous aurez grand besoin d’une leçon de