Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/175

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MARTON

C’est de moi qu’il tient tout le bon sens qu’il vous montre.



Scène IX

HORTENSE, MARTON


HORTENSE

Il t’a donc paru que ma réponse a piqué Rosimond ?

MARTON

Je l’en ai vu déconcerté, quoiqu’il ait feint d’en badiner, et vous voyez bien que c’est de pur dépit qu’il se retire.

HORTENSE

Je le renvoie chercher, et cette démarche-là le flattera peut-être ; mais elle ne le flattera pas longtemps. Ce que j’ai à lui dire rabattra de sa présomption. Cependant, Marton, il y a des moments où je suis toute prête de laisser là Rosimond avec ses ridiculités, et d’abandonner le projet de le corriger. Je sens que je m’y intéresse trop ; que le cœur s’en mêle, et y prend trop de part : je ne le corrigerai peut-être pas, et j’ai peur d’en être fâchée.

MARTON

Eh ! courage, Madame, vous réussirez, vous dis-je ; voilà déjà d’assez bons petits mouvements qui lui prennent ; je crois qu’il est bien embarrassé. J’ai mis