Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/365

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d’obéir à ce qui est prédit, en faisant ce que souhaite le seigneur Frédéric, afin de gagner pour nous cette grosse fortune qui nous est promise.

ARLEQUIN

Gagnons, ma mie, gagnons, cela est juste, Arlequin est à vous, tournez-le, virez-le à votre fantaisie, je ne m’embrasse plus de lui, la prédiction m’a transporté à vous, elle sait bien ce qu’elle fait, il ne m’appartient pas de contredire à son ordonnance, je vous aime, je vous épouserai, je tromperai Monsieur Lélio, et je m’en gausse, le vent me pousse, il faut que j’aille, il me pousse à baiser votre menotte, il faut que je la baise.

LISETTE

, riant.

L’astrologue n’a pas parlé de cet article-là.

ARLEQUIN

Il l’aura peut-être oublié.

LISETTE

Apparemment ; mais allons trouver le seigneur Frédéric, pour vous réconcilier avec lui.

ARLEQUIN

Voilà mon maître ; je dois être encore trois semaines avec lui pour guetter ce qu’il fera, et je vais voir s’il n’a pas besoin de moi. Allez, mes amours, allez m’attendre chez le seigneur Frédéric.

LISETTE

Ne tardez pas.