Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/366

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Scène II

LÉLIO, ARLEQUIN


ARLEQUIN

Il ne me voit pas. Voyons sa pensée.

LÉLIO

Me voilà dans un embarras dont je ne sais comment me tirer.

ARLEQUIN

Il est embarrassé.

LÉLIO

Je tremble que la Princesse, pendant la fête, n’ait surpris mes regards sur la personne que j’aime.

ARLEQUIN

Il tremble à cause de la Princesse… tubleu !… ce frisson-là est une affaire d’État… vertuchoux !

LÉLIO

Si la Princesse vient à soupçonner mon penchant pour son amie, sa jalousie me la dérobera, et peut-être fera-t-elle pis.

ARLEQUIN

Oh ! oh !… la dérobera… Il traite la Princesse de friponne. Par la sambille ! Monsieur le conseiller fera bien ses orges de ces bribes-là que je ramasse, et je vois bien que cela me vaudra pignon sur rue.

LÉLIO

J’aurais besoin d’une entrevue.