Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/466

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Je te recommande une chose : feins toujours de l’aimer. Si tu te montrais inconstant, cela intéresserait sa vanité ; elle courrait après toi, et me laisserait là.

LÉLIO

dit.

Je me gouvernerai bien ; je vais au-devant d’elle. (Il va au-devant de la Comtesse qui ne paraît pas encore, et pendant qu’il y va.)


Scène VIII

LE CHEVALIER


LE CHEVALIER

dit.

Si j’avais épousé le seigneur Lélio, je serais tombée en de bonnes mains ! Donner douze mille livres de rente pour acheter le séjour d’un désert ! Oh ! vous êtes trop cher, Monsieur Lélio, et j’aurai mieux que cela au même prix. Mais puisque. je suis en train, continuons pour me divertir et punir ce fourbe-là, et pour en débarrasser la Comtesse.


Scène IX

LA COMTESSE, LÉLIO, LE CHEVALIER


LÉLIO

, à la Comtesse, en entrant.

J’attendais nos musiciens, Madame, et je cours les presser moi-même. Je vous laisse avec le Chevalier, il veut nous quitter ; son séjour ici l’embarrasse ; je crois qu’il vous craint ; cela est de bon sens, et je ne m’en inquiète point : je vous connais ; mais il est mon ami ; notre amitié doit durer plus d’un jour, et il faut bien qu’il se fasse au danger de vous voir ; je vous prie de le rendre plus raisonnable. Je reviens dans l’instant.