Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/153

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ARMIDAS

Monsieur, vous ne pouviez manquer d’être bien venu sous les auspices de Monsieur Ergaste, que j’estime beaucoup. Je suis fâché de n’être pas venu plus tôt ; mais j’ai été occupé d’une affaire que je voulais finir.

PLUTUS

Ah ! pour une affaire, voulez-vous bien me la dire ? C’est que j’ai des expédients pour les affaires, moi.

ARMIDAS

Eh bien ! Monsieur, c’est une terre que j’ai, assez éloignée d’ici, qui n’est pas à ma bienséance, et que je voudrais vendre. J’ai dessein de marier ma nièce près de moi, et je lui donnerai en mariage le provenu de la vente. Elle est de vingt mille écus ; mais la personne qui la marchande ne veut m’en donner que quinze, et nous ne saurions nous accommoder.

PLUTUS

Touchez là, Monsieur Armidas.

ARMIDAS

Comment !

PLUTUS

Touchez là.

ARMIDAS

Que voulez-vous dire ?

PLUTUS

La terre est à moi, et l’argent à vous. Je vais vous la payer.

ARMIDAS

Mais, Monsieur, j’ai peine à vous la vendre