Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/156

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’amitié, et moi aussi ; je suis trop franc pour être scrupuleux.

ARMIDAS

Il est vrai, Monsieur, qu’Ergaste me paraît rechercher ma nièce.

PLUTUS

Bon ! bon ! la voilà bien lotie, la pauvre fille !

ARMIDAS

Il se dit gentilhomme assez accommodé et il parle de s’établir ici. Il est d’ailleurs homme de mérite.

PLUTUS

Homme de mérite, lui ! Il n’a pas le sol.

ARMIDAS

Si cela est, c’est un grand défaut, et je suis bien aise que vous m’avertissiez. Mais, Monsieur, peut-on vous demander de quelle profession vous êtes ?

PLUTUS

Moi, j’ai des millions de père en fils ; voilà mon principal métier, et par amusement je fais un gros commerce, qui me rapporte des sommes considérables, et tout cela pour me divertir, comme je vous dis. Ce gain-là sera pour les menus plaisirs de ma femme. Au reste, je prouverai sur table, au moins.