Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/157

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Voilà ce qu’on appelle avoir du mérite, de l’esprit et de la taille, qui ne me manquent pourtant pas, ni l’un ni l’autre. Est-ce que, si vous étiez fille à marier, ma figure romprait le marché ? On voit bien que je fais bonne chère ; mon embonpoint fait l’éloge de ma table. Vraiment, si j’épouse Mademoiselle Aminte, je prétends bien que dans six mois vous soyez plus en chair que vous n’êtes. Voilà un menton qui triplera, sur ma parole ; et puis du ventre !…

ARMIDAS

Votre humeur me convient à merveille.

PLUTUS

Elle est aussi commode que ma fortune.

ARMIDAS

Et je parlerai à ma nièce, je vous assure ; je suis sûr qu’elle se conformera à mes volontés.

PLUTUS

Pardi ! un homme comme moi, c’est un trésor.

ARMIDAS

La voilà qui vient : si vous le voulez bien, après le premier compliment, vous nous laisserez un moment ensemble, et vous irez vous rafraîchir chez moi en attendant.