Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/342

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expose ma situation ? Le sage ne l’est-il au profit de personne ?

HERMOCRATE

Je ne le suis point, Madame.

PHOCION

Eh bien ! soit ; mais laissez-moi le temps de vous trouver des défauts, et souffrez que je continue.

HERMOCRATE

, toujours ému.

Que m’allez-vous dire encore ?

PHOCION

Écoutez-moi. J’avais entendu parler de vous ; tout le public est plein de votre nom.

HERMOCRATE

Passons, de grâce, Madame.

PHOCION

Excusez ces traits d’un cœur qui se plaît à louer ce qu’il aime. Je m’appelle Aspasie ; et ce fut dans ces solitudes où je vivais comme vous, maîtresse de moi-même, et d’une fortune assez grande, avec l’ignorance de l’amour, avec le mépris de tous les efforts qu’on faisait pour m’en inspirer.

HERMOCRATE

Que ma complaisance est ridicule !

PHOCION

Ce fut donc dans ces solitudes où je vous rencontrai, vous promenant aussi bien que moi ; je ne savais qui vous étiez d’abord, cependant, en vous regardant,