Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/417

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

moi, nous nous épargnerons les frais du départ : il est ici, et puisque vous savez tout, ce n’est pas la peine de nous aller marier plus loin.

HERMOCRATE

Vous avez raison, et je ne partirai point non plus ; nos mariages se feront ensemble, car celle à qui je me donne est ici aussi.

LÉONTINE

Je ne sais pas où elle est ; pour moi, c’est Phocion que j’épouse.

HERMOCRATE

Phocion !

LÉONTINE

Oui, Phocion.

HERMOCRATE

Qui donc ? Celui qui est venu nous trouver ici ? celui pour lequel vous me parliez tantôt ?

LÉONTINE

Je n’en connais point d’autre.

HERMOCRATE

Mais attendez donc, je l’épouse aussi, moi, et nous ne pouvons pas l’épouser tous deux.

LÉONTINE

Vous l’épousez, dites-vous ? vous n’y rêvez pas ?

HERMOCRATE

Rien n’est plus vrai.

LÉONTINE

Qu’est-ce que cela signifie ? Quoi ! P