Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/418

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hocion qui m’aime d’une tendresse infinie, qui a fait faire mon portrait sans que je le susse !

HERMOCRATE

Votre portrait ! ce n’est pas le vôtre, c’est le mien qu’il a fait faire à mon insu.

LÉONTINE

Mais ne vous trompez-vous pas ? Voici le sien, le reconnaissez-vous ?

HERMOCRATE

Tenez, ma sœur, en voilà le double ; le vôtre est en homme, et le mien est en femme ; c’en est toute la différence.

LÉONTINE

Juste ciel ! où en suis-je ?

AGIS

Oh ! c’en est fait, je n’y saurais plus tenir ; elle ne m’a point donné de portrait, mais je dois l’épouser aussi.

HERMOCRATE

Quoi ! vous aussi, Agis ? quelle étrange aventure !

LÉONTINE

Je suis outrée, je l’avoue.

HERMOCRATE

Il n’est pas question de se plaindre ; nos domestiques étaient gagnés, je crains quelques desseins cachés ; hâtons-nous, Léontine, ne perdons point de temps : il faut que cette fille s’explique, et nous rende compte de son imposture.