Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/89

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CLAUDINE

Mon homme, si je n’ons pas un amoureux, ça nous fera tort, mon ami.

BLAISE

Je le vois bian, mais, morgué ! je n’avons pas l’esprit assez farme pour te parmettre ça, je ne sommes pas encore assez naturisé gros monsieur ; tian, passe-toi de galant, je me passerai d’amoureuse.

CLAUDINE

Faut espérer que le bon exemple t’enhardira.

BLAISE

Ça se peut bian, mais tout le reste est bon, et je m’y tians ; mais nos enfants ne venont point ; c’est que noute laquais les charche, je m’en vais voir ça. Velà noute Dame et son cousin le Chevalier qui se promènent ; je vais quitter la farme de sa cousine ; s’ils t’accostent, tians ton rang, fais-toi rendre la révérence qui t’appartient, je vais revenir. Si le fiscal à qui je devais de l’argent arrive, dis-li qu’il me parle.


Scène III

CLAUDINE, LE CHEVALIER, MADAME DAMIS


CLAUDINE

, à part.

Promenons-nous itou, pour voir ce qu’ils me diront.

LE CHEVALIER

Je suis de votre goût, Madame ; j’aime Paris, c’est