Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/90

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le salut du galant homme ; mais il fait cher vivre à l’auberge.

MADAME DAMIS

Feu Monsieur Damis ne m’a laissé qu’un bien assez en désordre ; j’ai besoin de beaucoup d’économie, et le séjour de Paris me ruinerait ; mais je ne le regrette pas beaucoup, car je ne le connais guère. Ah ! vous voilà ; Claudine, votre mari est-il revenu, a-t-il fait nos commissions ?

CLAUDINE

Avec votre parmission, à qui parlez-vous donc, Madame ?

MADAME DAMIS

À qui je parle ? à vous, ma mie.

CLAUDINE

Oh bian ! il n’y a ici ni maître ni maîtresse.

MADAME DAMIS

Comment me répondez-vous ? Que dites-vous de ce discours, Chevalier ?

LE CHEVALIER

, riant.

Qu’il est rustique, et qu’il sent le terroir. Eh eh eh…

CLAUDINE

, le contrefaisant.

Eh eh eh, comme il ricane !

LE CHEVALIER

Cousine, pensez-vous qu’elle me raille ?

MADAME DAMIS

Vous n’en pouvez pas douter.