Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/183

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sont que des maux pour vous, et point une honte ; enfin, une amie qui n’en a pas même le nom, et que souvent vous n’apprenez que vous aimiez que lorsque vous ne l’avez plus, et que tout vous manque sans elle. Et voilà le cas où se trouvait Mme Dursan, qui avait près de quatre-vingts ans.

Aussi, comme je vous l’ai dit, tomba-t-elle dans une mélancolie qui redoubla mes frayeurs.

Il lui fallait cependant une autre femme de chambre, et, on lui en envoya plusieurs dont elle ne s’accommoda point. Je lui en cherchai moi-même, et lui en présentai une ou deux qui ne lui convinrent pas non plus.

Ce fut ainsi qu’elle passa près d’un mois, pendant lequel elle eut lieu dans mille occasions de se convaincre de ma tendresse et de mon zèle.

Dans cette occurrence, un jour qu’elle reposait, et que je me promenais en lisant aux environs du château, j’entendis du bruit au bout de la grande allée qui servait d’avenue, de sorte que je tournai de ce